Comme vous l’aurez remarqué, le terme "durabilité" est utilisé de différentes façons. Cela vaut la peine d’y réfléchir, d'autant plus qu'il est employé depuis des années par tellement de gens que sa véritable signification a été perdue, devenant un terme surchargé et cliché, presque vide de sens. Il s'agit de bien davantage que le développement positif à long terme.
Mais revenons d'abord à la Covid-19 : cette pandémie nous a fait comprendre que notre système socio-économique était très vulnérable. Les mots-clés de cette situation sont adaptation et résilience. Le terme "adaptation" (du latin ad aptare - "s’adapter") décrit un retour à court terme à la situation initiale (si possible), c'est-à-dire une auto-régulation. Nous avons mis en place de nouvelles règles de vie commune et nous nous y sommes déjà presque habitués. En été, tout semblait terminé, la "relance" visait à retrouver l’"état normal" d’avant : une économie axée sur une croissance permanente. Puis la deuxième vague est arrivée.
Cependant, l'adaptation n'est qu'un processus consistant à s’adapter à des conditions changeantes et non un comportement proactif. Ce terme est également connu comme émanant de la crise climatique, en étant délimité par la "mitigation" (du latin Mitigatio – "adoucissement"). Il s'agit de diminuer activement les émissions de gaz à effet de serre.
Le terme de "résilience" (du latin resilire - "rebondir, ricocher") est également présent dans le débat sur le climat. Il représente la capacité d'un écosystème à revenir à l'état initial après une perturbation. Il désigne aussi, ce qui est très actuel, la résilience psychologique et la force intérieure des hommes et des sociétés à supporter les perturbations extérieures.
Beaucoup se sentent impuissants face à cette situation. Ils savent évidemment ce qu'ils doivent faire à court terme, mais ils ne sont pas à même de modifier leur action de telle sorte que les nombreuses crises (outre la crise de la Covid et la crise climatique, il y a aussi la perte dramatique de biodiversité) puissent être résolues par une action collective.
Lors de la publication d'un rapport de l'Observatoire de la Compétitivité, M. Franz Fayot, ministre de l'économie, a récemment souligné qu’il faudrait remplacer (Covid-19 oblige) les indicateurs de compétitivité par ceux de la résilience. Il a fait référence à des statistiques indiquant que les pays les moins vulnérables étaient ceux qui disposaient d'un bon système de santé, d'une situation favorable du marché du travail ayant peu de salariés et de travailleurs indépendants précaires, et d'une aptitude accrue au télétravail. Le Luxembourg a eu de très bons résultats.
Il a parlé de résilience économique, soulignant l'importance d'une économie fondée sur le développement durable. La durabilité doit impérativement être envisagée en rapport avec les crises précitées, tant sur le plan social que sur le plan écologique. Cette étude présente l'exploitation d'un système naturel renouvelable de telle sorte qu'il soit maintenu dans ses caractéristiques essentielles et que son stock puisse se reconstituer naturellement. Si on prend cela au sérieux, il ne peut y avoir de retour à la "normale" d’avant confinement. Notre système économique, doté de chaînes d'approvisionnement mondiales très efficaces qui se sont constituées au mépris des normes environnementales et sociales minimales, détruit notre avenir.
Nous savons donc ce qu'il faut faire. Et nous pouvons le faire parce que les fondations sont en place depuis longtemps.