Ce n'est clairement pas amusant de devoir se restreindre fortement par crainte de voir sa facture exploser. Essayons d'aborder la problématique sous un angle différent : le plan psychologique. Au lieu de "peur", nous pourrions dire "prise de conscience tardive". Au lieu de "nécessité de faire des économies", penser à un défi que nous pourrions affronter. Essayer de voir tout cela de manière plus positive, éveiller sa propre ambition et ressentir de la satisfaction en cas succès, plutôt qu'une perte de confort. Comme un effort collectif commun.
Vous pensez que ce n'est pas possible ? Vous ne parvenez pas à réduire l'écart entre compréhension et action ? Eh bien, regardons de plus près et répartissons le défi en différents niveaux !
Ainsi, en matière d'économie d'électricité et de chauffage - les deux domaines les plus importants, si l'on exclut ici la mobilité - il y a beaucoup de choses qui devraient aller de soi :
- n'ouvrir la porte du réfrigérateur que brièvement,
- ne mettre en marche le lave-vaisselle que lorsqu'il est plein,
- éteindre la lumière lorsque l'on quitte une pièce ou ne pas placer de meubles devant le radiateur,
- ou encore de remplacer les ampoules à incandescence par des ampoules LED (elles sont chères, mais consomment 90 % d'énergie en moins et ont une durée de vie 10 à 25 fois plus longue).
Tout cela, vous le faites probablement depuis des années. Bravo !
Certains des conseils que l'on lit maintenant sont toutefois carrément agaçants, car ils montrent que leurs auteurs n'ont jamais essayé sérieusement d'économiser de l'énergie inutilement. La température de chauffage recommandée pour la salle de bain est par exemple de 22 degrés, or c’est une pièce qui n’a pas besoin d'être chauffée toute la journée. Ou encore le conseil de ne pas laisser tourner la machine à laver à moitié pleine. L'effet de la lecture est : "Ce n'est pas digne de moi..., c'est du niveau débutant".
Il y a donc un grand potentiel de progression ! On a déjà fait beaucoup en ne chauffant que les pièces qui sont effectivement utilisées pendant une longue période. Et il suffit alors d'y limiter la température à 19 ou 20 degrés : Un degré de moins, c'est 6 à 7% d'économie. Et bien sûr, les fenêtres ne doivent pas être ouvertes en permanence pour aérer : il vaut mieux aérer brièvement de temps en temps pour avoir de l'air frais.
Mais augmentons maintenant le défi pour que vous ayez envie de continuer à lire. Le niveau débutant est suivi du niveau avancé. Pour eux, la ville de Luxembourg a élaboré des conseils dans le magazine "City" (p. 54 et suivantes) : "L’économie d'énergie, un effort collectif". Une bonne suggestion que l’on peut y trouver est de réduire la température du chauffe-eau de 55 à 45 degrés : cela suffit pour une utilisation normale.
Il est peut-être aussi temps de remplacer les vieux appareils ménagers par des appareils plus économes en énergie. Des recommandations sont disponibles sur oekotopten.lu. Le mot d'ordre est : chaque degré et chaque kilowattheure comptent ! En effet, un kilowattheure d'électricité permet de :
- laver une fois à 40 degrés,
- repasser 15 T-shirts,
- faire briller une ampoule pendant 100 heures,
- préparer un repas pour une famille de quatre personnes ou
- faire griller 130 tranches de pain.
Mais ne cherchez plus ! Vous voulez savoir dans quelle catégorie d'économiseurs d'énergie vous vous situez, non ?
Essayez de laver votre linge à 30 degrés, cela suffit amplement pour le linge peu sale. L'effet est encore plus grand si vous utilisez un étendoir à linge au lieu du sèche-linge. Augmenter légèrement la température du réfrigérateur peut également faire une grande différence. Remplacer continuellement les ampoules standard cassées par des ampoules LED demande un peu plus de persévérance.
Nous avons réussi à éveiller votre ambition ? Alors passons au niveau supérieur : pièce par pièce. Commencez par regarder si tous les joints de portes et de fenêtres sont bien étanches et utilisez - si nécessaire - un matériau d'étanchéité adapté.
Une autre idée est de programmer le thermostat avec des plages horaires : le chauffage réduit alors automatiquement la chaleur pendant les heures où l'on n'est pas à la maison ou où l'on dort. Les deux créneaux horaires de 7 à 9 heures et de 17 à 22 heures suffisent amplement pour les personnes actives. Cela permet d'économiser un bon 10 % de frais de chauffage.
Avez-vous déjà envisagé de changer votre système de chauffage ? Les chauffages à pétrole et à gaz fossiles peuvent être remplacés par des pompes à chaleur. Cela implique certes des coûts d'acquisition élevés, mais qui sont rentables à long terme. Ou mettre une installation photovoltaïque sur le toit ? Et bien sûr rénover votre maison sur le plan énergétique, c'est-à-dire isoler les façades et le toit ou remplacer les vieilles fenêtres ? Ou changer de fournisseur d'électricité ? Au Luxembourg, après l'arrêt des activités d'Eida, SUDenergie, par exemple, propose de l'électricité verte.
Vous remarquez déjà quelque chose ? Non pas que vous sortez peu à peu de votre zone de confort et que vous entrez dans une zone critique - mais que vous prenez goût à la tâche ?
Bien sûr, on peut aussi "pécher" de temps en temps, mais alors le considérer comme ce qu'il était autrefois : un luxe. Nous ne devons pas "retourner à l'âge de pierre", juste revenir un peu aux normes de nos grands-parents. Et bien sûr, personne n'est obligé de mettre en œuvre quoi que ce soit de tout cela. Mais une fois que l'on a compris pourquoi il faut changer un certain comportement, on ne conçoit plus les économies comme une perte et une restriction involontaire.
On dit "se serrer la ceinture", mettre le frein aux dépenses. Pourtant, on pourrait aussi le voir comme une petite restriction, dans le sens d'un budget plus efficace, une sobriété heureuse.
Renoncer à quelque chose d'habituel ne prive pas la vie de plaisir. Bien au contraire. Agir selon ses convictions apporte - surtout si l'on sait que beaucoup d'autres y participent - un sentiment positif d'efficacité personnelle. Cela vaut beaucoup !